Il y a le cocon
le rythme de l’écriture
les habitudes
l’inspiration.
Ca s’installe.
Les écrans
les actualités
les chiffres
les appels.
Je résiste.
Je lis.
Je note.
Je fabrique.
Il doit bien y avoir deux ou trois mots au fond du puits.
Je cherche
et je creuse
et je cherche encore.
Je trouve.
Et comme un poisson trop petit
je le rejette à l’eau
le mot.
Et j’en trouve un autre.
Et ainsi je recommence.
J’accepte de voir le monde s’éloigner
et de passer ma journée à chercher le mot
quand les autres la passe à soigner la vie.
L’égoïsme
de couper le téléphone
de moins penser à ceux et celles qui sauvent
d’oublier un instant le mal.
Et quand je lève la tête du clavier
un chevreuil détale juste là
il traverse le jardin
sous mes yeux.
Nous sommes si près l’un de l’autre.
C’est comme si j’étais rentrée à la maison.
Je me crois protégée du chagrin.
Et il suffit d’un message.
Et ça se fissure à nouveau.
Une nouvelle prévisible
tout en ne cessant d’espérer qu’elle n’arrive pas.
Elle s’ajoute aux autres.
Et les coutures lâchent
remplissent d’émotions le milieu fragile.
Je tente d’écoper avant le naufrage.
Je suis remontée à la surface de mon puits
et je crache quelques tristesses sur les écrans amis
et je retourne dans le monde
et derrière mon masque
je parle avec la caissière
pendant que je remplis le frigo.
Les hauts et les bas d’une résidence ?
Un peu plus hauts
les hauts.
Un peu plus bas
les bas.
コメント